Le 17 octobre dernier à Hennebont, le député du Morbihan Jean-Michel Jacques, président de la commission de la défense nationale et des forces armées, réunissait Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de la Défense, Nicolas Roche, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, et Mickaël Gary, préfet du Morbihan. Objectif : échanger sur les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la France, les priorités des armées et le rôle des citoyens dans un contexte mondial instable.
Un cadre stratégique clair : la Revue nationale stratégique 2025
Actualisée en juillet 2025, la Revue nationale stratégique (RNS) fixe l’organisation du pays face aux défis sécuritaires qui se posent à la France et à l’Europe.
Son paragraphe 112 établit un constat majeur :
« L’hypothèse d’une participation des armées françaises à une guerre majeure de haute intensité dans le voisinage de l’Europe, et le risque d’actions concomitantes déstabilisatrices de nature hybride pour la sécurité intérieure de la France, atteignent un niveau inégalé depuis la fin de la guerre froide. La menace d’une guerre conventionnelle majeure sur le territoire national hexagonal n’est en revanche pas considérée comme crédible. »
Ce passage est lourd de sens : la menace s’est déplacée.
Elle n’est plus frontale mais hybride, numérique et informationnelle. Elle agit désormais dans les interstices : désinformation, manipulation des narratifs, attaques hybrides, dépendances technologiques… autant de leviers visant à fragiliser la cohésion nationale et à affaiblir notre modèle de société.
Du risque militaire au risque systémique
Pour les entreprises, ce glissement du risque militaire vers un risque hybride et systémique impose une évolution de la gouvernance : il faut désormais intégrer le facteur géopolitique dans la gestion des risques. Car nous sommes tous, à notre échelle, acteurs de la résilience nationale.
Cela suppose :
- de comprendre d’où viennent nos dépendances technologiques,
 - d’anticiper comment elles peuvent être exploitées,
 - d’imaginer quels scénarios de tension pourraient les amplifier,
 - de renforcer la gouvernance de nos actifs critiques.
 
Sur le terrain, la réponse la plus efficace reste souvent la plus simple : réduire sa surface d’attaque technique, informationnelle et organisationnelle. En gardant à l’esprit que la prochaine menace ne visera peut-être pas nos serveurs mais notre perception de la réalité.
Pour en savoir plus, contactez-nous.










